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Synthèse des essais CIPAN réalisés en 2009 en Midi-Pyrénées

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Dans le cadre du 4e Programme d’Actions Directive Nitrates, une dérogation temporaire à la couverture des sols de 2 ans a été obtenue pour les sols argileux. Pendant ce laps de temps, la profession agricole doit démontrer la faisabilité ou non de ces couverts dans ce type de sols.

Les essais mis en place par les Chambres d’Agriculture, Instituts Techniques, en partenariat avec les Coopératives, ont pour objectif de déterminer si l’implantation de cultures intermédiaires pièges à nitrates (CIPAN) est possible, avec quels itinéraires techniques et les conséquences sur la culture suivante.

Plusieurs années d’essais seront nécessaires pour répondre à ces questions, les résultats d’une année ne pouvant suffire à donner des conclusions générales.

Les objectifs des essais menés en interculture longue (céréales à paille – culture de printemps) en sols argileux sont les suivants :

  • évaluer la faisabilité de l’implantation de couverts en interculture,
  • évaluer le potentiel de développement de plusieurs espèces de couverts.
  • évaluer la faisabilité de différents modes de destruction des couverts.
  • évaluer l’impact des différentes conduites de l’interculture sur les conditions de semis de la culture suivante.
  • mesurer l’impact des couverts sur la culture suivante (qualité de levée, composantes de rendement).

Quelques enseignements

La réussite du couvert est fortement dépendante des conditions climatiques : un été et un mois de septembre secs peuvent compromettre la levée des couverts et donc leur rôle de piège à nitrates.

Cependant, lorsque les conditions climatiques estivales et automnales sont sèches, la minéralisation de l’humus est assez faible (voir données 2009 du réseau régional reliquats azotés, reliquats moyen mesuré sur sol nu en novembre 2009 = 44U/ha – max 77U/ha sur 32 parcelles) et donc le risque de perte de nitrates par lessivage est réduit.

Les dates d’implantation tardives (fin d’août – début septembre) ont permis un meilleur développement des couverts (du fait des conditions climatiques).

En moyenne, la production de biomasse a été de 0.4TMS/ha (très inférieure aux 1.5 TMS/ha nécessaires pour assurer un rôle de piège à nitrates significatif). La quantité moyenne d’azote absorbée a été de 15U. Les couverts qui se sont les mieux développés ont été, dans les conditions climatiques difficiles de 2009, la moutarde, le mélange vesce avoine et le mélange avoine diploïde-féverole.

Pour la culture suivante de tournesol, la présence de résidus végétaux du couvert trop abondants lors du semis peuvent gêner l’implantation du tournesol suivant. C’est en particulier le cas lors d’une destruction trop tardive d’un couvert bien développé. Mais, avec les couverts végétaux souvent assez peu développés du scénario 2009-2010, ce facteur n’a pas été très limitant sur la qualité de la levée du tournesol suivant.

Par ailleurs, quel que soit le type d’interculture (avec ou sans couvert) le tournesol est une culture très exigeante quant à la qualité structurale du sol, qu’un couvert pourrait entretenir mais ne pas créer, et à la présence de terre fine lors du semis pour une levée optimale. A ce titre, l’introduction d’un couvert dans des systèmes avec travail profond du sol, en décalant les dates d’intervention, peut perturber les opérations de préparation du lit de semences.

Enfin, le recours à une destruction uniquement mécanique d’un couvert peut entraîner chez certaines espèces (exemple de la phacélie) des redémarrages de plantes entraînant des salissements préjudiciables pour le tournesol suivant.

- Estimation du coût de l’azote piégé par les couverts
On peut estimer pour chaque essai le coût de l’azote piégé par les couverts végétaux : en mettant en relation la quantité d’azote absorbé par le couvert et le surcoût lié à l’implantation et la destruction du couvert (mécanisation + intrants). Le coût de l’azote piégé peut être un indicateur de performance technico-économique des itinéraires pratiqués.

Pour les 17 parcelles pour lesquelles nous disposons de l’ensemble des valeurs nécessaires à ce calcul (5 sites), le coût moyen de l’unité piégée est de 5,25 € (de 1.80€/U pour la moutarde à 7,60 €/U pour l’avoine noire).

Ce sont pour les itinéraires les plus simplifiés que ce coût est le plus faible et pour des quantités piégées les plus importantes (moutarde par exemple).

Ceci serait à mettre en relation ensuite avec la quantité d’azote effectivement restituée à la culture suivante, mais nous ne disposons pas de résultats permettant cette analyse.

La réalisation de cette synthèse est issue d’un dispositif partenarial d’acquisition de références associant les Chambres d’Agriculture de Midi-Pyrénées, ARVALIS, le CETIOM, la FRC2A et la Fédération Régionale des Chasseurs.

Elle est assurée avec la contribution technique des Chambres d’agriculture de la Haute-Garonne, du Gers, du Tarn et du Tarn-et-Garonne, de la Fédération Régionale des Chasseurs et de Terres de Gascogne.

La rédaction de la synthèse régionale par la Chambre Régionale d’Agriculture de Midi-Pyrénées bénéficie du soutien financier de la Région Midi-Pyrénées, du Compte d’affectation spéciale "Développement agricole et rural" et de l’Agence de l’eau Adour-Garonne